Match de championnat qui compte double, l’Edhec’Honneur est
une équipe qu’on aime jouer pour son état d’esprit mais qui nous va mal :
ce sont des coureurs (mais pas de jupons…) et ce type d’équipe, nous, on aime
pas.
Nous voilà donc embarquer dans ce qui est un des matchs
crucial de la saison, si l’on souhaite survivre dans ce nouveau championnat où
nous nous sommes engagés cette année. Nous jouons ce match à l’extérieur… et
les Déconneurs nous attirent dans leur province… que dis-je leur Bretagne… Nous
sommes forcés de faire des heures et des heures de route pour accéder à leur
terrain à Meaux (en Bretagne proche d’Angers). Nous avons eu le temps dans le
bus de penser et repenser le match durant le long (éternel) trajet J
Nous arrivons à bon port… salutations… vestiaire… blagues…
l’équipe… échauffement… les quelques échanges avec l’arbitre :
« Promis Mr l’arbitre, aujourd’hui, je serai le seul à parler. Nous sommes
disciplinés. »
Nous débutons alors ce match couperet que nous attendions
avec envie mais également beaucoup de craintes. Nous faisons une bonne entame
de match. Visiblement l’impact est chez nous et leur fait mal. Bonne
conservation, nous jouons au près et gagnons des mètres précieux. Nous pêchons
toutefois dans la finition mais l’esprit est là et le combat aussi. Juju, pour
son retour, se claquouille rapidement la cuisse et nous voilà obliger de nous
réorganiser : Gollum passe à la mêlée, FUM prend le second centre. Ils nous
gratifient de quelques bons ballons de récupération, principalement 2 en
première mi-temps qui nous font mal.. Nous sauvons les meubles avec des replis
défensifs de 80 mètres mais parvenons à conserver notre virginité. Le combat
fait rage… à tel point que nous manquons de perdre également Gollum l’ardécho
qui, voulant embrasser un déconneur de trop près, se tatoue le front d’un œuf
de Pâques.
Mi-temps : nous tirons un peu la langue. L’enfer promis
est bien là : ils sont coureurs les bougres et nous posent des problèmes
dans les regroupements. Une consigne principale à la mi-temps : il faut
que nous fermions notre gueule et que nous mettions l’énergie dans le jeu. Tout
le monde est d’accord sur ce point particulier. L’arbitre convoque les 2 capitaines
pour prévenir les éventuels commentaires de seconde mi-temps. Moi serein :
« J’ai parlé à l’équipe Mr l’arbitre. Nous allons mettre toute notre
énergie dans le jeu ». Lui : « Attention, car le gros chauve qui
se fait passer pour un italien, il fait que l’ouvrir. Il n’arrête pas de
commenter avec son imitation d’accent… donc parlez-lui monsieur ! ».
Moi : « Mr l’arbitre, aucun pb, je lui ai parlé. Par contre, soyez
très vigilant car à la soixantième, qd les esprits seront fatigués, les 2 équipes
vont commencer à l’ouvrir. » Lui : « Je vais être extrêmement
vigilant ! ».
Nous recommençons alors la deuxième mi-temps et reprenons
les affaires dans le bon sens. Nous jouons chez eux. Exemplaires en défense,
les avants comme les trois quarts montent rapidement pour presser. Touf nous
régale avec qques placages dont il a le secret : il a dû écouter le grand
philosophe Vincent Moscato la veille et reprendre sa devise « Au rugby,
les tampons, c’est pas dans la chatte ! » …
Bref, nous reprenons le jeu à notre compte. Sur une touche
dans leur 22, nous libérons rapidement le cuir, premier point de fixation de
Touf, un second temps rapide fait de bon « je fixe – je donne »
permet à FUM d’applatir en terre promise. BAM 0 – 1. Enfin, nous allons pouvoir
nous libérer et envoyer du jeu… Et bien non ! Nous passons les 20
dernières minutes à défendre comme des forcenés, nous ne lâchons rien. Mais
rattraper par nos vieux démons, nous commençons à l’ouvrir et à commenter
l’arbitrage. Nous finissons les 10 dernières minutes avec l’arbitre
complètement tourner vers notre ligne. Pénalité sur pénalité. Mais l’ensemble
des mecs ont décidé de ne rien lâcher ce jour. Le capitaine à la Kalachnikov y
va de son petit commentaire à l’arbitre... pas très constructif me direz-vous… Cependant
les guerriers vont fléchir mais ne vont pas rompre… La fin de match est
houleuse, le jeu est complètement fouilli, les ballons tombent et nous nous
jetons dessus tout ce qui bouge, joueurs déconneurs comme ballons… Le coup de
sifflet final vient bientôt récompenser nos efforts.
0-1, ce n’est pas flatteur. Mais compte-tenu de la qualité
de nos adversaires, et des conditions de jeu (générales : le terrain sans
ligne, nos arbitrages-commentaires finissant par agacer Mr l’arbitre), c’est un
bon résultat. Troisième victoire dans ce championnat très relevé, nous sommes
toujours en sursis et conservons une chance de pouvoir jouer les play-offs. En
début de saison, probablement que nous aurions perdu ce match. Nous avons
progressé et même si cette victoire n’est pas étincelante, nous commençons à
avoir l’ambition de nos moyens !
Merci aux déconneurs pour leurs jeux et leurs états
d’esprit. Merci également à l’arbitre pour avoir tenu le match dans des
conditions pas simples et pour nous avoir appris qques nouvelles règles probablement
en cours de test dans le top 14.